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même par une indiscrétion assez malavisée que je me suis expliquée depuis, mais qui me parut alors tout à fait incompréhensible.

Mon mari avait-il trouvé dans son cœur quelque avertissement secret de ce qui se passait dans le mien ? — ou ressentait-il les premières atteintes du mal cruel qui le menaçait ? Je ne sais ; mais, dès les premiers jours qui suivirent l’arrivée de M. et de madame d’Éblis, son humeur s’assombrit visiblement. — M. d’Éblis me demanda un matin sur un ton de confidence et d’embarras si j’avais remarqué cette altération du caractère de Roger. Sur ma réponse affirmative, il se permit, moitié en riant, moitié sérieusement, de faire allusion aux assiduités du prince de Viviane chez moi, laissant entendre qu’elles pouvaient éveiller les susceptibilités de mon mari. —