Cécile n’avait pas cessé d’être très-fréquente. À en juger par ses lettres, elle était heureuse, quoiqu’elle me semblât chercher ses principaux plaisirs dans le mouvement de la vie mondaine. Je la trouvai embellie et ravissante, mais nullement modifiée par le mariage et toujours très en l’air. Il y avait dans son attitude à l’égard de son mari une sorte de gêne craintive qui me frappa. Quant à lui, il se montrait avec elle doux, mais contraint. Je fus étonnée et presque effrayée cette seconde fois de sentir combien, malgré le temps écoulé, il avait conservé d’empire sur moi : je ne pouvais entendre le son de sa voix sans un trouble profond. — Il n’était pas depuis vingt-quatre heures auprès de nous que je cherchais quelque moyen de l’écarter, d’abréger son séjour. Il me le fournit lui-
Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/245
Cette page a été validée par deux contributeurs.