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cer vers nous triomphalement. Il me salua de nouveau, mais profondément cette fois, se pencha pour remettre la plume entre les mains de l’enfant, que cette soudaine vision avait déjà apaisée, me salua de nouveau, et fit redescendre l’escalier à son cheval je ne sais comment.

Quand je contai, quelques minutes après, cette aventure à mon mari :

— Ça doit être Viviane ! dit-il. — C’est tout à fait sa manière !

C’était lui en effet. Le soir même, il se présenta chez nous en se recommandant de ses anciennes relations avec M. de Louvercy. Je vis un grand jeune homme blond, très-mince, à l’œil hardi, avec de beaux traits fins et fatigués, — une figure de la cour des Valois. Il était rieur et très-spirituel. Mon mari l’accueillit avec beaucoup