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l’avait été autrefois, quand il ne laissait guère voir que ses défauts ; mais, depuis qu’il avait cessé de se croire condamné à une existence isolée, sans affections et sans avenir, ses grandes qualités de cœur et d’intelligence avaient reparu avec tout leur éclat et tout leur charme captivant. Il avait même repris une gaieté que j’avais été loin de lui supposer dans les premiers temps de nos relations. Il m’était doux de penser que je n’étais pas étrangère à toutes ces métamorphoses.

Mais ce qui me touchait plus que tout le reste, c’était l’absolue confiance qu’il avait en moi. Je m’étais dit, en l’épousant, que la vie mondaine était finie pour moi, et je m’étais franchement résolue à y renoncer ; il ne pouvait me convenir de rechercher des plaisirs que mon mari ne pou-