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nous nous décidâmes à rester dans le Midi jusqu’à ce que sa santé fût mieux affermie. Les deux années qui suivirent furent pour moi d’une sérénité presque parfaite. Ma chère grand’mère vint nous voir à deux ou trois reprises ; ma belle-mère m’entourait d’une tendresse passionnée ; enfin, j’avais ma fille, et sa naissance, comme je l’ai dit, avait achevé de réconcilier mon mari avec la vie et de l’attacher à moi. Il s’était remis avec ardeur à son travail, dans lequel je le secondais humblement en qualité de secrétaire, classant de mon mieux les documents dont M. d’Éblis ne nous laissait pas manquer, faisant des extraits et copiant de ma plus belle écriture ses illisibles pattes de mouche. La vive et profonde amitié qu’il avait inspirée à M. d’Éblis n’était plus pour moi un mystère, comme j’avoue qu’elle