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quelques larmes découragées que j’ai pu verser en secret, que de larmes douces, heureuses, reconnaissantes, à mesure que je sentais mes efforts mieux récompensés ! — Enfin, une heure arriva où il me suffisait de lever un doigt en souriant pour voir s’apaiser aussitôt ces effrayantes colères auxquelles mon pauvre Roger avait pris l’habitude de s’abandonner.

Je dois dire aussi, pour ne pas trop me vanter, que l’honneur de ce miracle ne revint pas à moi seule ; car ce fut à dater de la naissance de ma fille que son père pardonna décidément au bon Dieu.

J’étais souffrante de ma grossesse quand Cécile et son mari, à leur retour de Rome, vinrent passer quelques jours avec nous à la villa des Palmes, où nous étions installés. J’avais secrètement appréhendé le moment