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n’ont pas qu’une seule forme, comme nous le croyons trop ; il y a du bonheur dans la passion sous la forme du devoir, du dévouement, du sacrifice ; il y en a, dit-on, dans le martyre même. — Quant au martyre, il n’en a pas été question pour moi, bien entendu ; cependant une tâche comme celle que je m’étais donnée ne va pas sans quelques difficultés, sans quelques résistances ; ce n’est pas en un jour que la main la plus tendre et la plus aimée peut dompter et guérir une âme naturellement violente que le malheur a ulcérée ; mais aussi quelle joie presque divine que de disputer cette âme à la révolte et au doute, de la retrouver peu à peu tout entière et toute pure sous les ruines du corps où elle était comme ensevelie, de la faire renaître à la lumière et revivre à toutes les espérances ! Pour