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XX


25 août.


J’ai été bien inspirée. — Je ne veux pas pourtant me mentir à moi-même. Je ne suis pas heureuse : je ne peux plus l’être. J’ai entrevu un bonheur trop grand, trop parfait, pour que je me console jamais de l’avoir perdu. — Mais enfin l’obsession de cette pensée unique a cessé ; ma vie a retrouvé un but et un avenir ; je me suis fait un devoir qui en remplit le vide, qui m’occupe et qui m’attache. C’est une tâche attrayante que de relever peu à peu une âme désolée, de la tirer du désespoir, de lui rendre la paix et le sourire, de la rame-