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faitement correcte et honorable. Je pense de même, et, après avoir été si fort choquée et mortifiée du peu d’empressement qu’il mettait à m’accueillir et à me répondre, je regretterais beaucoup maintenant qu’il eût agi autrement. Je lui sais gré de ses hésitations et de ses scrupules, bien que j’y sente, à la réflexion, quelque chose de plus que ce qu’il m’a dit. — Oui, sans doute, il craint d’abuser d’un mouvement d’enthousiasme romanesque qui pourrait être sujet au repentir ; mais il craint aussi d’accepter le don d’un cœur blessé, qui n’est peut-être pas encore et qui ne sera peut-être jamais guéri de sa blessure. Car il est certain qu’il a soupçonné tout au moins mon attachement pour M. d’Éblis. Il ne pouvait se permettre de me demander une explication à cet égard ; mais, si