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votre sacrifice… mais il suffit que la pensée vous en soit venue pour que ma vie en demeure consolée et charmée… pour que ma reconnaissance la plus profonde… la plus tendre… vous suive partout, et vous bénisse à jamais !… Maintenant, mademoiselle, je vous en supplie, ne prolongez pas une épreuve… qui dépasserait vraiment la force d’un homme… laissez-moi ferme dans la résolution que l’honneur me commande ; vous m’en estimerez mieux… Encore merci… et adieu !

Il s’est incliné très-bas en me saluant. — Sa mère pleurait en silence.

Je me suis avancée de quelques pas vers lui, et je lui ai franchement tendu ma main. — Il l’a prise et l’a pressée avec force.

— Mon Dieu ! — a-t-il dit tout bas.