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porte que madame de Louvercy avait laissée entr’ouverte. Elle donne dans une sorte de cabinet de travail qui précède la chambre de M. Roger. Ce cabinet était plongé dans les ténèbres, mais quelques rayons de lumière y pénétraient à travers la portière qui le sépare de la chambre voisine. — Je prêtais l’oreille à mon tour avec angoisse, et mon cœur battait à coups pressés dans ma poitrine. Madame de Louvercy était entrée dans la chambre, elle sanglotait, et sa voix s’élevait par intervalles avec des accents de supplication désespérés. — Aucune voix ne lui répondait. — J’ai été prise d’une terreur mortelle ; j’ai cru que quelque malheur était arrivé… J’ai fait presque sans y penser quelques pas dans le cabinet, et j’ai soulevé sans bruit un coin de la portière. — En face de moi, j’ai