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une goutte de sang. — Enfin il a repris d’une voix très-émue :

— Mademoiselle, je suis indigne de l’honneur que vous m’avez fait… je le reconnais, et je vous prie humblement de me pardonner.

— C’est bien, monsieur… Si nous retournions ?

Nous étions alors assez loin dans la campagne ; car j’apercevais à travers les arbres la petite église de Louvercy.

— Retournons ! a-t-il dit tristement. Mais, mon Dieu, rentrerons-nous fâchés, ennemis ?… Voyons, mademoiselle… y a-t-il quelque chose au monde qu’un pauvre misérable comme moi puisse faire pour vous prouver son profond respect et pour effacer le souvenir d’une parole odieuse ?

Une idée soudaine m’est venue : je me