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lations qu’elle vous a laissées et qui font défaut à tant d’autres malheureux ?

— Quelles consolations, mademoiselle, je vous prie ?

— Mais votre mère d’abord, son incomparable tendresse, — puis aussi les soins d’une amitié si dévouée et si rare… enfin l’étude, le loisir de vous y livrer, les joies qu’elle donne, la considération qu’elle promet…

— Oui, a-t-il répliqué amèrement, tout cela peut empêcher qu’on ne devienne fou… mais c’est tout ! et encore il y a des moments où je crois l’être… où je le suis !

Il a gardé le silence pendant quelques secondes, secouant les guides comme par distraction et tourmentant la bouche de son cheval, qui n’avait pas besoin d’être excité. Il n’a pas paru s’apercevoir d’abord que la