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l’arrêtant tout en l’air à deux pas de moi :

— Vous ne voulez pas vous promener, mademoiselle ? m’a-t-il dit avec son sourire toujours un peu amer et ironique.

— Non, je vous remercie bien.

— Est-ce mon cheval qui vous fait peur, ou moi ?

— Ni l’un ni l’autre.

— Eh bien, en ce cas, accordez-moi le plaisir de votre compagnie.

— Il me semble, ai-je dit, que cela ne serait pas très-convenable.

— Oh ! convenable !… a-t-il répondu en secouant la tête. — Hélas ! avec moi tout est convenable !… D’ailleurs, nous ne sortirons pas de nos bois… Allons ! vous ne voulez pas ?… Je vous fais horreur décidément !

J’ai vu redoubler la pâleur et la tristesse