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une condition pourtant, — c’est qu’elle sera bien guidée et qu’elle aimera son guide.

— Je vous demande pardon mille fois, a-t-il repris, mais croyez-vous qu’elle puisse aimer un homme d’un caractère aussi différent du sien que je puis l’être, par exemple, un homme dont le sérieux presque sévère forme un si fort contraste avec sa légèreté, — au moins apparente… Vous ne répondez pas ?

— C’est que je cherche mes mots,… mais non ma pensée ; car ma pensée n’hésite pas. Je crois donc, monsieur, que, s’il y a un homme précisément qui puisse attacher Cécile, la réformer dans ses petits défauts, développer encore ses grandes qualités, en faire enfin une femme honnête, fidèle et heureuse, c’est vous.