Page:Feuillet - Le Journal d'une femme, 1878.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chère… comme je le dirai à mon père et à ma tante : — je ne veux pas me marier !

— Quant à cela, ai-je dit, rien n’est plus facile, ma chère enfant.

— J’aime mieux cent fois rentrer au couvent !

— Pardon, ma chérie, ce n’est pas dans un couvent que tu devrais entrer, c’est dans une maison de santé… En attendant, je rentre, moi, dans ma chambre.

Je m’éloignais, car ma patience, qui est grande pourtant, était à bout. — Elle m’a retenue par le bras.

— Charlotte !… ne m’abandonne pas… je suis malheureuse !

Et, suivant sa tendre manière, elle s’est jetée à mon cou en pleurant.

J’étais profondément troublée, car ce mot : « Je suis malheureuse ! » — avait fait