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— Mais enfin l’épouserais-tu si tu étais libre de le faire ?

— Non.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne l’aime pas.

— C’est-à-dire qu’il ne serait pas digne de toi,… mais qu’il est assez bon pour moi !

— Ma chérie, ai-je répliqué tranquillement, si tu le veux bien, nous remettrons cet entretien à un moment où tu seras de meilleure humeur.

— Non, c’est que vraiment, s’est-elle écriée en agitant son ombrelle, c’est une chose incroyable… blessante… que cette fureur que vous avez tous de vous débarrasser de moi, — mon père, ma tante… et toi enfin !… Au reste, je ne suis pas votre esclave… on ne marie pas les filles de force… et je te le dis nettement, ma