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était embarrassée, son langage d’une froideur toute nouvelle et comme affectée. S’il m’était possible d’imaginer qu’il eût été question de moi dans sa querelle avec M. Roger, et que ce dernier m’eût calomniée auprès de M. d’Éblis, véritablement je le croirais. Mais c’est là évidemment une supposition inadmissible. Quel qu’ait été d’ailleurs le sujet de leur dissentiment, il n’en reste aucune trace entre eux. Leur union amicale paraît même plus étroite que jamais ; on la dirait fortifiée par quelque lien nouveau. Cette nuance est surtout sensible dans la manière d’être de M. Roger, qui apporte dans ses rapports avec M. d’Éblis je ne sais quelle grâce attendrie, comme s’il avait quelque chose à se faire pardonner. Il est clair que les torts sont de son côté. Mais quels torts ?