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— J’ai à peine le don de première vue, dis-je en riant ; car je suis très-myope… Mais pourquoi cette question, monsieur ?

— Parce qu’en ce moment même, mes souvenirs me reportaient précisément à une scène de ma vie militaire, à une soirée comme celle-ci, mais moins douce, quoique aussi paisible.

— Puis-je savoir ?

Il hésita, soupira, puis s’inclinant légèrement :

— Oh ! mon Dieu ! oui. — J’étais alors sous Metz… Dans la soirée dont je parle, le 27 octobre, j’avais été chargé de porter quelques ordres dont le sens ne me paraissait que trop clair… Je devais en particulier arrêter dans sa marche un de nos régiments, dont j’ai oublié le numéro. Je l’avais rejoint et arrêté en effet… J’allais repar-