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naire d’un abandon complet. Ce fut ainsi qu’elle prit l’habitude de l’informer des visites qu’elle comptait faire, des maisons où il pouvait la rencontrer dans la journée ; elle lui indiquait aussi les heures où il avait le plus de chances de la trouver seule chez elle ; dans les bals, comme il ne dansait pas, elle lui réservait quelques danses assises, c’est-à-dire des occasions de tête-à-tête derrière l’éventail, sous l’ombre d’un rideau ou sous les feuillages d’une serre. Ces manèges, faute de mieux, lui causaient une sorte de trouble qui l’occupait ; l’émotion du danger, en agitant ses nerfs, lui donnait l’illusion d’un intérêt de cœur. Bref, la pauvre et noble Jeanne était vraisemblablement à la veille de la plus vulgaire des chutes, quand un nou-