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de calomnies, lui parurent vraisemblables ; beaucoup de commerces qu’elle avait jugés innocents, lui devinrent suspects. Après avoir vu dans le monde plus de vertus qu’il n’y en a, elle commença à n’y en plus voir du tout. Elle commença à se demander si elle n’était pas vraiment, comme l’avait dit madame d’Hermany, seule de son espèce, si ses sentiments et ses idées sur la vie, et, en particulier, sur l’amour, n’étaient pas uniquement le produit d’une éducation artificielle et d’une imagination dupée par les mensonges des poètes, — si enfin le plaisir, tel quel, ne valait pas mieux que rien. — C’est un spectacle touchant et plein d’émotion que celui d’une honnête jeune femme, arrivée à cette étape presque inévitable de la vie mondaine,