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objet ; elle lui eût pardonné Pétrarque, Dante ou Gœthe, mais elle ne lui pardonnait pas le beau Saville. Elle ne lui pardonnait pas son affectation hypocrite à le couvrir de ridicule ; elle ne lui pardonnait pas surtout d’avoir tenté de la démoraliser elle-même, en lui exposant, avec un orgueil de démon, ses théories perverses ; elle le lui pardonnait d’autant moins qu’elle sentait qu’elle avait à demi réussi, et que, peu à peu, le poison faisait du chemin dans ses veines.

En effet, sous l’impression de ce nouveau désenchantement, Jeanne de Maurescamp porta désormais dans le monde moins d’illusions et d’optimisme qu’autrefois. Elle observa d’un œil plus expérimenté ce qui se passait autour d’elle ; beaucoup de propos, qu’elle avait traités