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dants du jour ; c’était ce qu’elles appelaient : le massacre des innocents, — et quelquefois la curée aux flambeaux. Madame d’Hermany apportait dans ces exécutions nocturnes une véritable férocité. Parmi ceux qu’elle traitait le plus mal figurait en tête un jeune homme du nom de Saville, qu’on appelait le beau Saville, et qui était, disait-elle, le conducteur de cotillon le plus stupide qu’elle eût jamais rencontré. Madame de Maurescamp, moins amère, le trouvait beau garçon et bon enfant. Sur quoi madame d’Hermany lui reprochait en riant d’avoir pour les petits jeunes gens un goût de pensionnaire et de blanchisseuse. Quant à elle, si elle n’eût été, pour de bonnes raisons, dégoûtée à jamais de l’amour et des amoureux, elle n’eût pu aimer qu’un