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femme que de garder et de nourrir, après les déceptions communes du mariage, cet idéal d’un amour inconnu ; mais il y a pour elle un danger plus grand encore, c’est de le perdre.

Madame de Maurescamp se lia, à cette époque, d’une étroite amitié avec madame d’Hermany, qui était plus âgée qu’elle de deux ou trois ans. L’amitié est la tentation naturelle d’une honnête femme qui veut le rester et dont le cœur est vide. Si satisfaite qu’elle fût de son indépendance reconquise, Jeanne de Maurescamp n’avait que vingt-quatre ans, et son honnêteté même n’envisageait pas sans effroi la longue perspective de solitude et de détresse morales qui s’étendait devant elle. Ni sa mère, à qui elle épargnait ses chagrins pour ne