Page:Feuillet - Histoire d'une parisienne, 1885.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour rien ; qu’il est impossible que cette grande passion qui remplit la Fable et l’histoire, chantée par tous les poètes, glorifiée par tous les arts, éternel entretien des hommes et des dieux, ne soit en réalité qu’une vaine et même une déplaisante chimère ; elle ne peut imaginer que de tels hommages soient rendus à une divinité vulgaire, que de si magnifiques autels soient dressés de siècle en siècle à une plate idole. L’amour demeure donc malgré tout et à travers tout la principale curiosité de sa pensée et la perpétuelle obsession de son cœur. Elle sait qu’il est, que d’autres l’ont connu, et elle se résigne difficilement à vivre et à mourir elle-même sans le connaître.

C’est assurément un danger pour une