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l’esprit romanesque est la véritable et même l’unique cause de la perdition des femmes. En conséquence, il estimait que tout ce qui peut leur échauffer l’imagination, — la poésie, la musique, l’art sous toutes ses formes et même la religion, — ne doit leur être permis qu’à très petites doses. Plus d’une fois sa jeune femme essaya de l’intéresser à ce qui l’intéressait elle-même. Elle avait une jolie voix, et elle lui chantait les airs qu’elle aimait ; mais, dès que son chant se passionnait un peu :

— Non ! non ! s’écriait son mari en bouffonnant, pas tant d’âme, ma chère, ou je m’évanouis !

Elle avait le goût des poètes et des romanciers anglais ; elle lui vanta beaucoup Tennyson, qu’elle adorait, et com-