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eut une tenue, des procédés et un langage qui répondaient passablement à l’idée qu’une jeune fille peut se faire d’un homme amoureux et d’un homme aimable. Tous les fiancés qui ont du monde et une bourse bien garnie se ressemblent volontiers. Les bonbons, les bouquets, les bijoux leur composent une sorte de poésie suffisante. De plus, les moins romanesques sentent d’instinct qu’il faut faire en ces occasions une certaine dépense d’idéal, et il n’est pas rare d’entendre des hommes s’exalter poétiquement devant leur future, pour la première et pour la dernière fois de leur vie, comme on parle une langue particulière aux enfants et aux petits chiens dont on veut gagner la faveur.

Cette phase d’illusion et d’enchante-