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des jardins que la paix doit régner partout comme elle règne autour d’eux.

Le temps passait d’ailleurs et, n’apportant aucune émotion nouvelle, laissait s’épuiser à demi les émotions anciennes. Jeanne et sa mère, se tenant la main sans se parler, éprouvaient toutes deux, après les agitations aiguës de la journée, une sorte de torpeur presque douce.

Il était un peu plus de cinq heures du soir quand Jeanne se dressa tout à coup ; — elle avait entendu de nouveau le timbre résonner dans le vestibule.

— Cette fois-ci… voilà ! dit-elle.

Deux minutes s’écoulèrent. — Jeanne et sa mère étaient debout, les yeux fixés sur la porte du vestibule. — Un domestique parut sur le seuil, un plateau à la main :