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je serais heureuse moi-même ? voilà ce que je me disais tout à l’heure avant votre arrivée.

— Êtes-vous donc vraiment si heureuse ? demanda-t-il d’un accent un peu ému.

— Heureuse ! heureuse ! heureuse !… répondit-elle avec une gracieuse effusion : — Et par vous ! vous pouvez vous en vanter ! Il y a même des moments où je suis comme épouvantée de mon bonheur, où il me semble que c’est trop beau ! — Songez donc, poursuivit-elle, en baissant un peu la voix : j’aime, je suis aimée, et tout cela sans trouble, en paix, sans un remords dans le présent, sans une crainte dans l’avenir… car, grâce à Dieu, et à vous mon ami, je verrai venir sans effroi cette première