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comme elle entendait par bien marier sa fille, on aurait peine à le concevoir, si l’on ne voyait tous les jours que l’expérience personnelle la plus douloureuse, l’amour maternel le plus vrai, l’esprit le plus délicat et même la piété la plus haute ne suffisent pas à enseigner aux mères la différence d’un beau mariage et d’un bon mariage. On peut au reste faire l’un et l’autre en même temps, et c’est assurément ce qu’il y a de mieux ; mais il faut prendre garde qu’un beau mariage est souvent le contraire d’un bon, parce qu’il éblouit et qu’en conséquence il aveugle.

Un beau mariage pour une jeune personne qui doit apporter, comme mademoiselle de Latour-Mesnil, cinq cent mille francs de dot à son mari, c’est un mariage de trois ou quatre millions.