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de bas étage et bercée dans la fange, n’en avait pas moins la beauté pure et fraîche d’un lys. Pâle, fine, élégante, d’une véritable perfection plastique, d’une dépravation supérieure à laquelle elle joignait une sorte de férocité anglo-saxonne, elle avait en vertu de toutes ces qualités complètement subjugué le baron de Maurescamp. Elle lui avait inspiré un de ces amours terribles et serviles qui sont en général le privilège des vieillards, mais que les jeunes viveurs blasés subissent aussi quelquefois par avancement d’hoirie. Elle l’avait conquis d’abord par son charme et sa vogue : elle acheva de le maîtriser par les caprices fantasques dont elle le torturait. Il y a des hommes qui, comme la femme de Sganarelle, aiment à être battus : M. de Maurescamp était