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périorité, dont elle avait une vague conscience, l’embarrassait. Elle en avait à la fois la fierté et la pudeur. En tête-à-tête avec sa mère, elle était expansive, enthousiaste, et même un peu bavarde ; en public elle se tenait immobile et muette comme une belle fleur ; mais ses yeux magnifiques parlaient pour elle.

Après avoir accompli avec l’aide de Dieu cette œuvre charmante, la marquise de Latour-Mesnil n’aurait pas mieux demandé que de se reposer, et elle en aurait certainement eu le droit. Mais le repos n’est guère fait pour les mères, et la marquise ne tarda pas à devenir la proie d’une agitation fiévreuse que beaucoup de nos lectrices comprendront. Jeanne Bérengère avait atteint sa dix-neuvième année, et il fallait songer à la