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attendrissez pas sur moi ; je vous assure que je ne suis pas à plaindre… Il y a en moi du mystique, et dans d’autres temps j’aurais été de ceux qui se jetaient, après quelques orages de jeunesse, dans les cellules d’un cloître ou dans les thébaïdes de Port-Royal. Ils n’y trouvaient certes pas l’agrément d’une amitié comme la vôtre… Très sérieusement vous êtes mon refuge et mon salut ; il y a aujourd’hui comme un débordement de matière dont j’ai pu prendre ma part, mais dont enfin je suis écœuré… J’en ai jusqu’à la gorge… Je me sentais comme enlisé dans la fange… Bref, je suis affamé d’un idéal élevé et même austère, et je le trouve dans le sentiment que j’ai pour vous ; car ce sentiment, qui est de l’amour, j’en ai peur, est aussi