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prend sa revanche !… C’est de bonne guerre !

Il saisit son chapeau, s’inclina profondément et gagna la porte.

Jeanne, demeurée seule, se rendit compte pour la première fois du danger réel et odieux qu’elle avait couru presque inconsciemment. Elle sentit que, quelques jours, quelques heures peut-être auparavant, — par découragement, par insouciance d’elle-même, elle eût pu devenir sans amour, sans amitié, sans excuse, — la victime inerte et stupide d’un plat libertin. Elle sentit combien elle avait été près de ce misérable abîme, — et combien tout à coup elle en était loin. Elle comprit alors que les larmes qu’elle venait de verser étaient des larmes heureuses. Prise d’une sorte