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ET CATHERINE DES ROCHES

étaient dédiés entre elles.) Catherine, elle aussi, dans son culte de la royauté, fait un pompeux éloge de Henri III. Quand il revint de la Pologne, elle s’empressa de lui adresser des vers, qui furent traduits en grec par Scaliger, et en latin par Sainte-Marthe, où elle le félicitait


 De changer, d’un agréable échange,
Pour le sceptre gaulois, une couronne étrange,
Et un peuple sans âme à un peuple animé.


C’était traiter avec peu d’égard les Polonais, que le duc d’Anjou avait, tout le premier, mal récompensés de leur dévouement, le royaume que l’élection lui avait donné n’ayant été à ses yeux qu’un lieu d’exil. Un plus juste hommage est celui qu’elle rend à cette reine qui traversa pure et presque inaperçue, telle fut sa parfaite modestie, le palais des Valois, à Louise de Vaudemont, la femme de Henri III. Dans cette pièce, où l’accent d’un tendre attachement se mêle à celui du respect, non contente de célébrer ses vertus, elle vante, avec la prédilection de son sexe, tout ce qu’avait d’aimable et d’attirant cette princesse, « phénix de beauté, » ses lèvres, ses cheveux, son doux et brillant regard, son front poli et ce teint vermeil


Qui la fraîcheur des lis et des roses efface.


Elle n’oublie pas non plus la mère du roi, Catherine de Médicis, à qui elle offre spécialement une Imitation des préceptes contenus dans les livres saints attribués à