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GUILLAUME BUDÉ.

France une gloire nouvelle qui n’a pas fait défaut jusqu’à nous.

Si des guerres continuelles empêchèrent l’œuvre de se compléter tout d’abord, du moins les instances de Budé ne se ralentirent pas ; souvent même il fit succéder la plainte à la prière. Ses ouvrages offrent de piquantes révélations à ce sujet, aussi bien que sur l’état des esprits. À peine le brillant successeur du ménager Louis XII a-t-il pris possession du trône, que toutes les voix de la renommée célèbrent sa générosité future pour les lettres et ceux qui les cultivent : Budé partage ces transports ; il salue avec des accents de joie le présent et surtout l’avenir. Mais bientôt les espérances trompées se taisent ou gémissent : le roi, plus spécieux que solide, est forcé de se repentir des promesses que ses coffres épuisés ne lui permettent pas de réaliser. Évidemment l’enthousiasme de l’écrivain diminue, à mesure que s’avance le règne d’un prince qui finit par vouloir faire briser les presses de son royaume. Budé ne fut pas néanmoins sans obtenir, à la faveur de quelques instants de paix, que des sommes assez importantes fussent consacrées au service de la science. C’est à son intervention, par exemple, que fut due l’acquisition des premiers manuscrits grecs placés dans la bibliothèque de Fontainebleau, et transportés depuis dans la bibliothèque royale de Paris. M. Rebitté a passé ce fait

    quelques-uns de ces professeurs réunissaient jusqu’à cinq cents élèves. Marot pouvait donc ajuste titre, en 1536, féliciter François Ier De la trilingue et noble académie, qui, érigée depuis quelques années à peine, jetait déjà tant d’éclat.