style soldatesque entremêlé du langage de Gascogne, de laquelle il était extrait ; chose à lui non malséante, pour être le Gascon naturellement soldat[1]. »
Quoi qu’il en soit de ces imperfections de Montluc, à la pensée de l’honneur militaire, son langage se colore et s’élève parfois jusqu’à l’éloquence, une éloquence mêlée de trivialités et de boutades. Ainsi termine-t-il, par exemple, une apostrophe très-remarquable à ceux qui, préposés à la garde des places, les laissent tomber aux mains de l’ennemi : « Que si ce malheur vous advient, au lieu de louanges vous aurez des injures, et pour prières, malédictions ; et vous donneront à tous les diables. »
Nous nous arrêterons sur cette phrase caractéristique, en exprimant le vœu que les Commentaires de Montluc trouvent enfin ce qui leur a manqué jusqu’ici, c’est un éditeur scrupuleux et habile, qui les purge de beaucoup de fautes d’impression et les éclaircisse au besoin par des notes très-nécessaires.
- ↑ Lettres de Pasquier, XVIII, 2.