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XVI
NOTICE SUR LA VIE DE L. J. FEUGÈRE.

encore de l’espoir que chez lui la volonté suppléerait toujours à la force. Aussi sa mort leur parut-elle un coup de foudre, lorsque après une maladie de trois jours il s’éteignit dans la nuit du 12 au 13 janvier 1858, entouré des soins pieux de sa femme et de ses enfants. L’un d’eux, voué à la même carrière que son père et digne de remplir les devoirs que son nom lui impose, nous transmettait alors, sur les derniers moments de cet homme de bien, quelques détails touchants qui n’étaient pas destinés à la publicité, mais qu’il nous permettra de reproduire dans toute leur simplicité et tout leur abandon.

« Mon père, nous écrivait M. Gaston Feugère, conserva jusqu’à la fin la plus admirable présence d’esprit. Il donna ses derniers ordres au sujet de ses Caractères et portraits littéraires, que l’on avait commencé à publier, puis ne s’occupa plus que de Dieu et de son âme. La tendresse de son cœur demeura si vive, au milieu de ses douleurs, qu’il me disait, après m’avoir fait ses adieux : « Retire-toi maintenant, tu aurais trop de chagrin à me voir mourir ! » Sa parole était brève et saccadée, mais claire. Il ne voyait plus, qu’il avait encore conservé toute sa connaissance. Il embrassait la croix avec ferveur, et sa dernière parole fut : Sursum corda !…