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CATHERINE DE PARTHENAY

fit rien pour la délivrer au préjudice de son parti, aimant mieux rester prisonnière que de subir une capitulation. Par la suite elle fut enfermée au château de Niort, et en 1631 elle mourut dans la captivité, au Parc, en Poitou.

Ce qui doit ici d’ailleurs nous préoccuper plus spécialement, ce sont ses titres littéraires. Car après son dévouement à la réforme et l’éducation de ses enfants, qui fut l’objet de ses principaux soins (elle fut veuve de bonne heure pour la seconde fois), ce qui lui tenait surtout à cœur, c’était l’étude : la plus grande partie de ses loisirs elle la consacrait à la composition. Avec ses malheurs domestiques, les élégies qu’elle a laissées rappellent les coups qui frappèrent les calvinistes. Dans l’une elle a déploré la mort de son premier mari, qui, au dire de l’historien Varillas, déploya un courage héroïque en disputant sa vie à ses assassins ; dans d’autres elle a regretté la triste fin de l’amiral de Coligny et de tant de personnages illustres. Parmi ses pièces de théâtre, sa tragédie de Judith et Holopherne, représentée à la Rochelle en 1573, mérite notamment un souvenir. Unissant à une brillante imagination un profond savoir, elle avait traduit le Discours d’Isocrate à Démonique. Elle maniait de plus la raillerie avec beaucoup d’esprit ; on lui a attribué, non sans vraisemblance, la satire connue sous le nom d’Apologie de Henri IV[1]. Toutefois, lorsqu’un coup soudain le frappa, à ce moment suprême

  1. Voy. Fontette, Bibliothèque historique de la France, t. II, n° 19673. — On trouvera cette satire dans le Journal de Henri III.