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n’est-ce pas se « parfumer l’esprit », ainsi que nous le dit si joliment M. Fertiault, que de butiner au milieu de nos livres, passant de l’histoire à la critique, sautant de la poésie à la philosophie, « comme si, dans un délicieux jardin, on embaumait son front en le baignant dans les fleurs. Ô heures bienfaisantes, qui calmez nos fièvres, qui nous sortez des misères de la vie !… »

Tantôt il nous décrit les émotions et les joies de la chasse aux livres, de « la bouquinade » le long des quais ; tantôt il nous donne, à propos des reliures ou des méthodes de rangement des livres sur les rayons, des conseils pratiques, fruit de sa longue expérience.

Il insiste notamment sur le respect dû aux livres, et c’est là, en effet, une recommandation qu’on ne doit pas craindre de réitérer, tant elle est importante, et tant cette importance est généralement ignorée ou méconnue. Tous ceux qui ont la garde d’une bibliothèque publique savent en quel piètre état rentrent souvent au bercail les volumes « sortis ». Quantité de lecteurs n’ont jamais su comment on tient un livre, comment on en tourne les pages, comment on en coupe les feuillets, ni même par où il faut le prendre, ce livre, pour le retirer de son rayon. « On