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Et qui, mieux que M. François Fertiault, était désigné pour jouer ce rôle ; qui, plus que lui, méritait de pénétrer ainsi dans la familiarité du dieu et de lui servir d’interprète ?

Le Livre a été de tout temps sa grande passion ; il le chantait déjà sur les bancs du collège, et ses premiers vers portent le millésime de 1835 ; il touche aujourd’hui à ses quatre-vingt-quinze ans, il est le doyen de la Société des Gens de lettres, — ce qui prouve bien, soit dit en passant, qu’on n’a pas eu tort de prétendre que « l’amour des livres conserve », que « le culte des livres est un brevet de longue vie ».


Livre, de tant de maux tu nous as préserves !



Parmi les bibliophiles, il en est qui n’apprécient que l’extérieur du livre et n’aiment et ne savourent que l’enveloppe du fruit. Le livre est pour eux comme un objet d’art que l’on se plait à contempler et à admirer, qui fait la joie des yeux, mais sur lequel on évite de porter les mains, tant est grande la crainte de le froisser ou de le salir, de le profaner.

Sans méconnaître l’importance de la forme