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Le premier chapitre, le village d’Aliez, débute par quatre vers charmants qui suffisent au narrateur pour nous mettre en plein paysage :


Dans un riant vallon de la Lithuanie
Qu’arrose une rivière au cours capricieux,
Sur les bords d’un beau lac à la surface unie
Les tours d’un vieux manoir s’élèvent vers les cieux.


Suit la peinture animée de la terreur dont se trouve pris le village.

Au chapitre II, Une famille polonaise, l’auteur nous montre l’intérieur de la famille d’Ostronowski. Voyez s’y dessiner ces nobles figures :


Vers dix heures du soir, dans une salle immense,
Les maîtres du château se trouvent réunis,
Ostronowski, vieillard à la noble prestance,
Aux traits accentués et fortement brunis.
Son geste est expressif ; malgré le poids de l’âge,
Ses membres semblent musculeux,
Une balafre donne à son rude visage
Un air terrible et belliqueux.
Jean, l’aîné de ses fils, a la mine hautaine,
Il s’irrite, il bondit au seul mot d’étranger ;
Son œil de feu respire une implacable haine,
L’amour du sol natal, le mépris du danger.
Son frère Stanislas, dans son adolescence,
Plus frêle, mais non moins ardent,
Pour sa chère Pologne et son indépendance
Est prêt à donner tout son sang.
En face d’eux se tient la digne châtelaine ;
Son limpide regard est plein de fermeté.
On lit sur sa figure encor belle et sereine
La résignation, la foi, la piété.
À ses côtés se tient Anna… La jeune fille
Est, par les qualités du cœur
Et ses mâles vertus, l’orgueil de la famille
Et son ange consolateur.


Puis, interrompant son récit, l’auteur met ses personnages en scène et les fait agir et parler. Ce long chapitre III est un véritable fragment dramatique où le narrateur disparaît et où tout est vivant pour le lecteur, transformé en spectateur.

Les citations deviennent difficiles, parce que, là, tout se tient, tout s’enchaîne et qu’il faudrait reproduire des dialogues, des scènes tout