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INTRODUCTION

de leur éclat, ne les aiment guère. Mais c’est aussi pourquoi la postérité, qui n’a point à en souffrir, glorifie leur rayonnement.

La postérité est équitable, et corrige l’injustice des contemporains à l’égard des poètes, comme à l’égard de tout ce qui a laissé après soi quelque trace de grandeur et de générosité sur terre. En parlant ainsi, nous entendons ne parler que des vrais poètes, c’est-à-dire des poètes d’essor et « de combat. »

Mais au dessous d’eux, — et indépendamment des indignes du nom de poète, — il en est d’autres, au vol moins sublime, qui, tandis que ceux-là planent sur les hauteurs, se contentent de voleter où le leur permet leur envergure exiguë.

Le fâcheux, c’est que, en volant trop bas, ceux-ci absorbent souvent les miasmes émanés de la foule ; et leur inspiration s’en ressent.