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LA MATIÈRE ET L’ÂME

Et ce qu’auprès d’elle on éprouve
N’est point un charnel appétit,
Comme en votre sein il s’en trouve
Et dont l’élan vous abrutit.
On sent une flamme limpide
Brûler comme un parfum rapide
Et vous donner vie et chaleur ;
La prière aux lèvres arrive
Et semble un doux filet d’eau vive
Coulant frais à travers le cœur.

Elle n’est point l’être mystique
Qu’un mortel ne peut obtenir ;
À sa région extatique
Tout noble amant peut parvenir.
Elle n’est fable, ni chimère ;
Elle aime, et, jeune fille ou mère,
Porte avec elle un bonheur pur :
Vierge, tout l’enfer la jalouse ;
On l’adore, suave épouse ;
Sainte, on l’honore en l’âge mûr.