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LA MATIÈRE ET L’ÂME

Chaque beauté qui vous enivre,
Dont l’attrait s’arrête à vos sens,
Pour elle s’ouvre comme un livre
Dont son esprit clair a le sens.
Elle sait voir dans la nature
Une sublime architecture
Où le divin labeur eut lieu ;
Quand la fleur à ses yeux s’étale,
Elle entend l’odorant pétale
Envoyer ses senteurs à Dieu.

Et la femme ? Quelle auréole
Elle sait lui poser au front !
Loin d’en faire une basse idole,
C’est l’ange où tous nos vœux iront :
Le sol grossier n’est point sa sphère ;
Elle nage en une atmosphère
Que pénètre un bienfaisant jour :
À l’épaule elle n’a pas d’aile,
Et pourtant s’offre à nous, modèle
De l’angélique et saint amour