dents aux fruits de l’arbre de la science et du progrès, elle a perdu son paradis !
De là tous ses malheurs.
Échappée du ciel, elle s’est fait pourchasser des hommes. Renégat de la liberté, elle est devenue esclave de la licence. Or, d’esclave à courtisane il n’y a pas plus loin que d’avilissement à corruption. Aussi, voulant à tout prix complaire à ses tyrans qui la dédaignent, s’est-elle prostituée à leurs brutales exigences, en idolâtrant et en s’efforçant de soutenir sur ses ailes affaiblies leur massive divinité : la Matière… la Matière, qui l’écrase de tout son poids !
Heureusement pour cette Poésie moderne que, dans ce néo-paganisme, elle s’est conservé deux symboles du Beau divin : la forme et la couleur — qu’elle déifie. De prêtresse elle s’est faite artiste — elle le croit du moins ; — ce qui est bien déchoir, sans doute : mais ce qui est, en même temps, savoir se sauver. —