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l’indépendance de la Grèce ; car tout ce monde était philhellène enthousiaste.

Dans ce milieu, Balzac se lia avec Henri de Latouche et Philarète Chastes ; pendant plusieurs années, les relations furent cordiales entre eux, puis se terminèrent par une brouille.

Dès cette époque, le futur auteur de la Comédie Humaine se préoccupait peu dans sa tenue des élégances mondaines. Il allait dans les salons avec le négligé de toilette d’un homme qui n’a pas le temps de se consacrer aux détails de la mode, aux minuties de la correction. Son vêtement manquait d’allure, était le plus souvent vulgaire, grossier.

— Balzac allait mal tenu dans le monde, et faisait peu d’effet, quand on ignorait son nom, disait un jour l’aimable et regrettée madame de Bassanville, à celui qui écrit ces lignes.

Lamartine, qui vit beaucoup l’auteur de la Comédie Humaine chez madame de Girardin, a laissé de lui un éloquent portrait ; il constate également son dédain du vêtement.

« Il portait un costume qui jurait avec toute élégance, habit étriqué sur un corps colossal, gilet débraillé, linge de gros chanvre, bas bleus, souliers qui creusaient le tapis, apparences d’un écolier en vacances qui a grandi pendant l’année et dont la taille fait éclater le vêtement, voilà l’homme qui valait à lui seul une bibliothèque de son siècle. »

Comme tous les grands travailleurs, Balzac ne