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mais il sera payé à la recette des domaines et non à la baumaîtrie. — 2. Le dixième pot des vins et eaux-de-vie sera perçu comme par le passé. — 3. Il sera rédigé un nouveau règlement du poids bannal. »

Le plus ancien document sur la comptabilité communale est du 10 juillet 1564. Ce document propose des changements et améliorations à faire introduire en cette matière aux règlements antérieurs : « Vurſchlag uff Correktion und enderung, als umb Verbeſſerung der Statt pfennige und Inkommen, und das derſelbe fürtherhin derſelbigen Statt zu ruß treulich ingenommen und ausgegeben werden möchte. »

La comptabilité communale était des plus défectueuses. Nos ancêtres vivaient dans le régime patrialcal, sur le pied de la plus large et de la plus pleine démocratie, qui, pendant qu’ailleurs l’affranchissement ne s’obtenait que par l’insurrection, se développait chez nous à l’ombre de la tutelle bienfaisante de nos souverains. De là est venue la fidélité proverbiale des Luxembourgeois à leurs dynastes. Ils administraient la ville sans contrôle. Les rapports du Magistrat avec le gouvernement central des Pays-Bas étaient directs ; il correspondait suivant la nature des affaires avec le conseil privé ou le conseil des finances. Une pareille marche de l’administration devait naturellement faire naître beaucoup d’abus. Le gouvernement central ignorait complètement sa situation, et les vices, qui se glissaient dans le cours des temps dans la gestion de ce corps, échappaient aisément à la censure. Les seuls renseignements qui parvenaient au gouvernement central lui étaient fournis par les commissaires, qu’il chargeait de clore les comptes des villes.

Cependant Marie Thérèse chercha à rémédier à cet état des choses. À cette époque, le prince de Kaunitz-Rittberg, qui avait gouverné les Pays-Bas précédemment (sans s’être fait trop aimer des Luxem-