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Des pleurs… trop convaincants pour des pleurs de théâtre,
Et des sanglots joués où vous vous êtes pris…
— C’était ma pièce !… encor !…
Vous n’avez pas compris !
À sa femme, avec une énergie sincère.
Comprends-tu, toi ?…

FRANCISQUINE.

Comprends-tu, toi ?…Pitié ! oh ! pitié !…

TABARIN[1].

Comprends-tu, toi ?… Pitié !Plus haut, femme !
Qu’on t’entende !… C’est la pièce !

FRANCISQUINE.

Qu’on t’entende !… C’est la pièce !Je fus infâme.
Mais mon remords est grand de mon lâche abandon,
Et je n’ose qu’à peine implorer mon pardon.
Crois-moi pourtant, je viens repentante, éperdue…

TABARIN.

Bon ! je sais que je t’aime et que tu m’es rendue :
Il suffit ! Du passé je ne veux garder rien,
Tu me reviens, et tout est bien qui finit bien !…

LE PEUPLE.

Bravo !…

TABARIN.

Bravo !…Voilà la pièce !… est-elle assez nouvelle ?
Et surprenante ?… avec les amours d’Isabelle…
Sa fuite… ses remords… et son retour…

MONDOR, tirant une fiole de dessous sa robe, passant n° 1.

Sa fuite… ses remords… et son retour…Retour
Inespéré, qu’il doit à mon « philtre d’amour ! »

TABARIN.

C’est vrai !

MONDOR, à demi-voix.

C’est vrai !Le boniment !

L’orchestre reprend en sourdine les dernières mesures de l’ouverture.
  1. Le peuple est rassis. — Tabarin n° 1. Mondor au-dessus n°2. Francisquine n° 3. Nicaise au-dessus n° 4.