Je les ai vus !… J’allais, galopant à leur suite ;
Mais la foule et la nuit favorisent leur fuite !
Partis ?… malheur sur vous, traîtres qui me jouez !
— Nicaise n° 1, et Mondor n° 3 le soutiennent.
Mais qu’ai-je donc ? au sol mes pieds restent cloués.
La force m’abandonne, et sous la douleur lâche,
Mon corps — comme rompu — se refuse à sa tâche. —
Faisant de vains efforts pour marcher.
— Ah ! courage !.. venez !.. viens !..
courons sur leurs pas !..
… N’entends-je pas qu’on rit ?… Bon Dieu ! ne riez pas,
Messieurs !… c’est sérieux, et je souffre dans l’âme !
À merveille !…
Pardon !… on m’a volé ma femme,
Je l’aimais en dépit de tout ; je suis jaloux,
Et je la veux !
Bravo, Tabarin !
Cette foule est stupide à rester là clouée !…
Eh ! la pièce est finie, et la farce est jouée…
Et ce que vous voyez n’est rien moins que plaisant.
Au nom du ciel ! mes bons messieurs, allez-vous-en !
… Allez !… puisqu’on vous dit que la pièce est finie !
Est-ce drôle de voir un homme à l’agonie,
Se frapper la poitrine et pleurer comme un veau ?
— Dieu clément ! se peut-il qu’ils s’y trompent ?…